1/23/2014

Dmitri Hvorostovsky, Théâtre du Palais Royal, Paris 20/01/2014




23/01/2014


Dans le cadre  à la fois intime et prestigieux du Théâtre du Palais Royal, le public parisien retrouvait avec grand plaisir le baryton sibérien Dmitri HVOROSTOVSKY qui l'avait déjà enchanté en mai 2012 au théâtre du Châtelet. 
Cette fois-ci, il participait à la première saison des "lundis musicaux" qui réunit un magnifique programme :


Après avoir salué brièvement le public chaleureux, il ne débuta son récital qu'après avoir demandé une minute de silence en hommage au Maestro Claudio ABBADO disparu le jour même.

Le programme, totalement composé de mélodies russes, nous offrit successivement des oeuvres de TCHAIKOVSKI, MEDTNER, MOUSSORGSKI et RACHMANINOV où il fut merveilleusement accompagné par son fidèle pianiste Ivari ILJA , à la virtuosité exceptionnelle.

Durant tout le concert, la salle a respiré en même temps que le baryton, c'est-à-dire, rarement... car en plus d'une voix sombre, au timbre d'une beauté extrême, à l'émission puissante alternant avec des demi-teintes envoûtantes, Dmitri possède une maîtrise du souffle exemplaire.

Le programme aux multiples difficultés lui permit, au fil des mélodies, de montrer toutes les facettes de son talent, car ici, loin des héros d'Opéra qu'il incarne avec un brio hors du commun,  il a su montrer à son auditoire ses dons de conteur -(quel regret qu'il n'y ait pas eu de sous-titres!)- avec une alternance savante d'intonations noires parfois brutales et de tendres murmures chargés d'émotion,  écouté avec recueillement par un auditoire très attentif. A noter que l'acoustique du théâtre est excellente et offre un écrin précieux aux artistes.
Difficile de faire un choix dans ce magnifique bouquet, mais j'avouerai ma préférence pour les oeuvres de RACHMANINOV qui composèrent la fin du programme, avec, en particulier,  les sublimes "Lilas" Op. 21 N°5 et "Ne chante pas pour moi, ma belle"Op.4 N°4.

Ni affectation, ni maniérisme, mais la juste dose de sensibilité pour transformer chaque mélodie en une sorte de dialogue avec le public que Dmitri sait séduire avec une certaine nonchalance, tout aussi bien par un regard glacial et inquiétant qu'un sourire irrésistible et un mouvement de tête pour remettre en place sa crinière blanche, tout cela en une sorte de jeu où il semble se moquer un peu de lui-même, avec la complicité de spectateurs conquis.

En unique cadeau, pour terminer le récital, Dmitri offrit l'exquise pièce de RACHMANINOV :"In the mysterious silence of the night Op.4 N°3 et fut récompensé par une chaude ovation et quelques bouquets de roses et de mimosas.
Une séance de signatures, à laquelle il se plia avec une grande amabilité,  réunit quelques spectateurs qui exprimèrent leur impatience de le retrouver à la salle Pleyel, le 27  juin prochain, pour la version concert d'Otello . 
Quel Iago en perspective !!

Catherine